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Voter tue

dans la catégorie Insurrection

Voter tue

Je ne vote plus depuis cinq ans. Le choix de l'abstention ne fut pas une décision facile à prendre, mais mûrement réfléchie. Ce refus de voter a suscité dans mon entourage de vives critiques, souvent enflammées, comme s'il représentait quelque chose qui sortait de l'ordre du concevable et par là-même de l'acceptable. Pourtant, plus ma réflexion sur le sujet avance, plus elle me conforte dans ce choix conscient d'abstention active. Plus aussi, la critique qu'il exprime se radicalise, au point qu'à présent, j'en viens à considérer comme une stupidité aveugle le conformisme de ceux qui se résignent encore à voter. Ce billet tente d'expliciter le raisonnement qui me conduit aujourd'hui à approuver la justesse de ce slogan tagué sur un mur du XXe arrondissement de Paris, photographié en février 2012 : « Voter tue ! ».

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La fabrique de la loi

dans la catégorie Insurrection

Les questions juridiques, on s'en fiche, on a des juristes pour les régler !

C'est ainsi que m'a interrompu la députée socialiste du Nord, Audrey Linkenheld, lors d'une audition où j'expliquais aux deux rapporteurs de l'Assemblée nationale les problèmes, tant juridiques que politiques, suscités par un projet de règlement instituant un brevet unitaire, alors en cours de discussion au Parlement européen. Je ne sais si elle mentait par ignorance ou tartuferie, mais quoi qu'il en soit, on ne peut se tromper davantage !

Car lorsqu'il s'agit de la fabrique de la loi, mes années d'activisme pour la défense des libertés informationnelles m'ont appris que la compréhension des problèmes et des textes juridiques sont un élément essentiel permettant d’appréhender l’imposition de rapports de domination et de lutter contre. Je n'ai pas la prétention de me prendre pour un juriste, je n'ai fait aucune étude de droit. J'ai cependant acquis avec l'expérience une certaine capacité d'analyse des textes de loi, à débusquer les failles juridiques – capacité assez voisine de celle enseignée par ma formation scientifique pour chasser les bugs dans un code informatique – et à intervenir dans le processus d'élaboration de la loi afin de l'infléchir.

Ceci est à la portée de tout citoyen. Et c'est même un devoir dans une société reposant prétendument sur la démocratie représentative – pour peu que cette expression ne soit un oxymore, j'aurai sans doute l'occasion d'y revenir – de ne pas perdre de vue le contrôle du pouvoir octroyé à nos représentants d'organiser par la loi les règles de vie dans cette société. Je vous propose donc dans ce billet de partager cette expérience de la fabrique de la loi.

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S'attaquer à la propriété

dans la catégorie Insurrection

S'attaquer à la propriété est incontournable, puisque c'est cette notion même de « propriété » qui semble justifier depuis au moins deux siècles et demi les rapports de domination assujettissant la majorité du peuple à être gouvernée par une minorité de possédants.

Mais puis-je moi-même m'attaquer à la propriété ? Ai-je bien les outils pour le faire ? La problématique n'est pas nouvelle et a depuis longtemps été traitée philosophiquement, politiquement, sociologiquement, économiquement, etc. D'une part, je n'ai lu ni Hobbes, ni Locke, ni Marx, ni même Proudhon. Je pense connaître les grands traits de leur pensée en ce qui concerne la propriété, mais sans avoir directement lu leurs écrits, je ne puis que me fier à ce que leurs commentateurs en ont présenté. Or sur un sujet d'une si grande importance, je ne puis faire l'impasse d'une connaissance non-tronquée, si je ne veux commettre d'erreur flagrante de raisonnement. D'autre part, quand bien même aurais-je lu exhaustivement les penseurs qui ont conceptualisé cette notion de propriété, qu'aurais-je à apporter à sa critique qui n'a déjà été soulevé ?

Il se trouve que j'ai été confronté dans mon activisme militant pour les libertés sur Internet à ce que l'on nomme propriété intellectuelle. C'est par ce biais que je peux espérer trouver une réflexion enrichissante me permettant effectivement de m'attaquer à la propriété.

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Au NON de la Démocratie

dans la catégorie EU

Lettre ouverte d'activistes du logiciel libre concernant le référendum sur le traité constitutionnel européen (TCE), partant de leur expérience de témoins et acteurs des débats autour de la directive européenne sur la brevetabilité des programmes d'ordinateurs pour soulever les défaillances démocratiques du fonctionnement de l'Union européenne, tel que proposé dans cette « constitution ».

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