nov.112014
Le plateau de Millevaches appelle à bloquer les gendarmeries
dans la catégorie Ressources
Je relaie ici un appel lancé le 9 novembre 2014 par l'assemblée populaire du plateau de Millevaches, en réponse aux multiples arrêts préfectoraux ayant interdit ces dernières semaines les manifestations organisées contre les violences policières suite à l'assassinat de Rémi Fraisse par des gendarmes dans la nuit du 25 au 26 octobre lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens.
Considérant que manifester ne doit pas se réduire à simplement défiler dans des rues policées, mais à faire plier les gouvernants par tous les moyens adéquats ;
Considérant que ce n'est pas à ceux qui organisent une répression meurtrière de définir ce qu'est « la violence » en pointant du doigt quelques vitrines brisées ;
Considérant que les prétendues « forces de l'ordre » ont pourtant reçu les armes et les consignes à même de briser tout ce qui ne serait pas un défilé policé ;
Considérant que depuis des années maintenant, elles appliquent une doctrine de maintien de l'ordre consistant à blesser, éborgner, larder la chair des manifestants d'éclats de métal, et cela à dessein ;
Considérant qu'une telle stratégie – « en blesser un pour en effrayer cent » – vise essentiellement à dissuader quiconque de manifester, vise à établir comme normal le fait que désobéir puisse se payer d'un œil, d'un nez, d'une mâchoire, voire désormais de la vie ;
Considérant que la mort de Rémi Fraisse n'est en effet pas le fruit d'une bavure, mais la conséquence logique d'une telle stratégie ;
Considérant que même après le meurtre au Testet, les forces de l'ordre ont continué à utiliser des armes similaires à celle qui a causé la mort de Rémi, comme en témoignent les manifestants attaqués ou blessés par des grenades offensives ou des grenades de désencerclement ce samedi 1er novembre à Nantes et Toulouse ;
Considérant qu'il est plausible que de tels événements se reproduisent ;
Considérant que la stratégie de communication cyniquement mise en œuvre par le gouvernement dans de telles occasions consiste d'une part à contrôler la circulation des informations afin de contenir l'émotion populaire, d'autre part à mettre en cause de « petits groupes organisés d'émeutiers » là-même où c'est toute la population qui, par sa présence résolue, appuie l'émeute ;
Considérant que ce n'est bien évidemment pas les émeutiers qui sont complètement isolés de la population, mais bel et bien le gouvernement et sa police,
Considérant que cette stratégie de communication est à la fois grossière et constante dans sa grossièreté, et qu'elle a assez duré ;
Considérant que les forces de police n'ont de légitimité que celle de l'ordre politique qu'elles conspirent à maintenir ;
Considérant en l'espèce que le présent ordre politique n'a lui-même plus un gramme de légitimité, et que par voie de conséquences les forces de police non plus ;
Considérant qu'à peu près tout le monde déteste la police (y compris les policiers eux-mêmes) ;
Considérant que la gendarmerie est partout comme un corps étranger qu'il convient d'extirper de la population ;
Considérant enfin que ces gens sont armés et dangereux, et qu'ils sont finalement assimilables à une milice au service d'intérêts tout autres que ceux du peuple ;
Considérant que l'humanité a vécu sans police pendant assez de siècles et en assez de lieux pour trouver en elle toutes les ressources d'une vie débarrassée de pareille verrue ;
Considérant que nous sommes bien assez grands pour trancher nos conflits et penser nos façons de vivre par nous mêmes ;
Nous, assemblée populaire du plateau de Millevaches, appelons tous et chacun dans les jours qui viennent à se rendre en masse devant les commissariats, gendarmerie et casernes afin d'y bloquer par tous les moyens nécessaires – piquets, soudure, cadenas, murets, etc. – la sortie des uniformes globalement inutiles, malfaisants et régulièrement assassins qui les peuplent.