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Réflexions en vrac

  • L’informatique est-elle un codage effectuant un prélèvement sur les flux d’information pour les ramener au domaine du calculable, du décidable, l’indécidable étant une zone d’ombre, un secret ?
  • Le numérique est-il une axiomatique opérant sur la mise en rapports différentiels entre flux décodés ?
  • Le logiciel libre est-il une ligne de fuite échappant à l’axiomatique numérique ? Une exposition du code et de ses limites ?
  • La cybernétique est-elle liée au numérique plus qu’à l’informatique ?
  • Comme le capitalisme, le numérique substitue-t-il à sa limite externe indépassable des limites internes sans cesse repoussées ?
  • Y a-t-il une dissimulation numérique qui s’opposerait à un secret informatique ?
  • Peut-on rapprocher le code informatique, le code juridique, le code social, le code génétique ?
  • Le numérique est-il une combinaison d’objets dont on ne comprend pas forcément le fonctionnement interne , l’agencement ?
  • Le numérique constitue-t-il une objectivation, une civilisation, une capture ? Alors que l’informatique opérerait sur les liens ? Opposerait-on le fini à l’infini ?
  • Y aurait-il une opposition entre la réduction en systèmes (cybernétique) et l’Ouvert (Bergson) ?
  • Ne serait-il pas question d’une police du langage commandant, intimant d’employer un terme plutôt que l’autre ? Informatique et Numérique ne représenteraient-ils pas deux pôles signifiants dont les objets sont identiques ? Mais n’importerait-il pas de comprendre la tension qui s’exerce entre les concepts soulevés par ces deux polarités, qu’on pourrait alors qualifier d’antagonistes ? L’un et l’autre terme produiraient-ils alors des énoncés qui permettent de prendre parti, de les situer en tant qu’ennemi ou ami du devenir révolutionnaire ?
  • Anti-Œdipe p. 361 (« le capitalisme implique bien l’écroulement… ») : le numérique n’est-il pas une forme de représentation objective mais infinie et indéterminée, l’informatique étant déterminé ?
  • L’informatique ne serait-elle pas un surcodage des flux d’information opéré par l’axiomatique du capital ?
  • Le numérique ne serait-il pas intégré à l’axiomatique du capital, constituant lui-même une partie de cette axiomatique dans le traitement de l’information quelconque ?
  • Informatique et numérique ne seraient-ils pas des agencements différents effectuant un même diagramme ?
  • Appelons « ubique » l’union de ce qui est désigné tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».
  • Informatique et numérique ne seraient-ils pas les deux pôles d’une même vérité éthique et en cela seraient inséparables : toute informatique serait numérisée, de même que tout numérique serait informatisé ? La conséquence immédiate de cette polarisation ne serait-elle pas qu’il est inenvisageable d’isoler l’un ou l’autre pôle ? N’y aurait-il ainsi aucun sens à penser l’informatique comme émancipation possible du numérique ? Mais ne serait-il pas tout autant insensé de supposer que le numérique puisse récupérer et absorber toute informatique au point de faire complètement disparaître celle-ci ?
  • L’ubique ne serait-elle pas la mise en œuvre, le moyen de réalisation, l’application machinique d’une axiomatique, le modèle pratique de la théorie (diagramme ?) cybernétique ?
  • Le numérique ne serait-il pas le pôle d’abstraction de l’ubique, un mouvement d’objectivation absolue, l’aboutissement du formalisme axiomatique ? En cela, numérique ne pourrait-il pas correspondre qu’à une diminution de puissance ?
  • L’informatique ne serait-elle pas le pôle du devenir de l’ubique, ne consisterait-elle pas ainsi principalement dans les ruptures introduites dans le modèle axiomatique ? En cela, informatique ne correspondrait-elle pas à un accroissement de puissance ?
  • L’éthique hacker et celle du logiciel libre ne seraient-elle pas des lignes de fuite parallèles qui pourtant se croiseraient en de nombreux points, sans être cependant confondues ?
  • La généalogie de l’ubique ne se confondrait-elle et ne poursuivrait-elle pas celle de l’axiomatique des flux décodés d’information ?
  • Internet, dans son pôle numérique serait-il nécessairement un dispositif d’asservissement au capitalisme cybernétique, mais de par son pôle informatique pourrait-il être réinvesti dans une éthique révolutionnaire ?
  • Loin de constituer une sphère détachée du monde réel, comme le laissent entendre ses appellations de virtuel, cyberespace, noosphère, etc., l’ubique aurait-il été toujours intriqué au réel, ferait-il partie du réel, en tant qu’il en partage le temps d’attention ?
  • Aurait-on commencé à parler de numérique lorsque l’emprise temporelle de l’ubique sur nos vies a atteint un seuil tel que le numérique serait devenu cause de notre conception du temps linéaire, égalisé, abstrait et quantifiable ?
  • La réalité représentée, capturée par l’ubique ne peut-elle être qu’hylémorphique, appréhendée en termes de forme/matière, sujet/objet, discrète/continue ? Existe-t-il une autre manière, un autre mode, de conception de la réalité échappant irrémédiablement à l’ubique ?
  • La sémantique ne différerait-elle pas selon que l’on considère l’ubique dans son pôle informatique ou dans son pôle numérique ?
  • La représentation de la réalité, l’ontologie de l’ubique ne différerait-elle pas selon que l’on considère le pôle informatique ou numérique ?
  • Idem pour l’incertitude, l’indétermination, les flux décodés ou les codages et surcodages ?
  • Considérer la réalité exclusivement via des données laisserait-il échapper du réel tout ce qui n’est justement pas donné et ne peut se réduire à être logiquement déterminé pas ces données ?
  • Considérer l’ubique en tant qu’Être/Individu empêcherait-il de voir que son pôle informatique doit être considéré en tant que Devenir/Individuation ?
  • Y aurait-il eu un renversement dans l’utilisation scientifique de l’ubique : d’une collecte contrôlée de données en vue de confirmer des hypothèses, serait-on passé à une collecte aveugle de toutes les données possibles en vue d’établir des corrélations hors de toute hypothèse ?
  • N’y aurait-il pas une congruence entre la double abstraction que constitue la théorie de l’information de Shannon – abstraction de toute signification et de toute inscription matérielle – et la double abstraction qui est le noyau du Capital – abstraction de tout travail et de toute valeur – jusqu’à se confondre dans l’argent numérique ?
  • La cybernétique serait-elle le moyen par lequel l’ubique se reterritorialise sur le réel en unifiant l’éther abstrait mathématique et axiomatique de son pôle numérique au gouvernement des hommes et du monde ?
  • Doit on entreprendre un diagnostic (conclusion, généralement prospective, faisant suite à l’examen analytique d’une situation souvent jugée critique ou complexe ; synthèse établissant les caractéristiques psychologiques d’un individu), une critique (capacité de l’esprit à juger un être, une chose à sa juste valeur, après avoir discerné ses mérites et défauts, ses qualités et imperfections ; examen constituant la première phase de la capacité de l’esprit à juger un être, une chose à sa juste valeur ; examen objectif, raisonné auquel on soumet quelqu’un ou quelque chose en vue de discerner ses mérites et défauts, ses qualités et imperfections ; examen par l’esprit de ce qu’il lui est possible de concevoir et de connaître et, plus particulièrement, examen mené par la raison sur ses propres limites et ses propres pouvoirs), une archéologie (science qui a pour objet l’étude des civilisations humaines passées à partir des monuments et objets qui en subsistent ; science des origines, discours sur les origines), une généalogie (dénombrement, par filiation, des ancêtres d’un individu ; suite des espèces qui se sont succédé par filiation pour parvenir à l’espèce actuelle ; histoire d’un développement successif) ; une génétique (qui concerne la genèse d’une réalité abstraite ou concrète ; épistémologie génétique : théorie de la connaissance scientifique établie par Jean Piaget et fondée sur l’étude de la genèse et du développement de cette connaissance) ; une épistémologie (partie de la philosophie qui a pour objet l’étude critique des postulats, conclusions et méthodes d’une science particulière, considérée du point de vue de son évolution, afin d’en déterminer l’origine logique, la valeur et la portée scientifique et philosophique) ou une anamnèse (reconstitution de l’histoire pathologique d’un malade, au moyen de ses souvenirs et de ceux de son entourage, en vue d’orienter le diagnostic) de l’ubique ?
  • Le logiciel libre serait-il dans l’essence de l’ubique à l’inverse du logiciel propriétaire dénaturant ?
  • La propriétarisation de l’ubique que matérialise le logiciel propriétaire par la fiction de la « propriété intellectuelle » constituerait-elle une limitation du domaine du calculable sapant le pôle émancipateur de l’ubique ? Cf. les jeux de tests soumis à des licences alors qu’avec du logiciel libre, l’univers entier du calculable peut être potentiellement déployé.
  • Que pourrait être un pôle informatique de l’ubique ?
  • Consiste-t-il dans une connaissance du principe de fonctionnement de l’ubique : une abstraction mathématique du réel ?
  • Consiste-t-il dans une connaissance des limites de l’ubique : action sur le plan du calculable uniquement ?
  • Consiste-t-il à utiliser l’unique uniquement sur ce plan sans confusion avec les autres plans de la réalité ?
  • Consiste-t-il à développer ces autres plans hors de l’ubique ?
  • Consiste-t-il à utiliser l’ubique pour l’accès aux connaissance tout en conservant hors de l’ubique un savoir non formalisable ?
  • Consiste-t-il à utiliser l’ubique pour les communications tout en conservant hors de l’ubique les rencontres physiques irremplaçables ?
  • Consiste-t-il à utiliser l’ubique pour un traitement mathématique de l’information sans rétroprojection sur le réel, l’ubique ne pouvant comprendre ni créer de sens ?
  • Consiste-t-il en un bannissement de tout usage numérique capitaliste : propriété intellectuelle, commerce, etc., à sortir le logiciel de l’économie où il n’a pas sa place, à utiliser des logiciels libres et non open source ?
  • Consiste-t-il à modifier les manières de penser, comme l’incitent Simondon, Deleuze, Leroy-Gouran, etc. ?
  • Consiste-t-il à élaborer une Éthique de l’ubique more geometrico ?
  • Consiste-t-il à considérer que l’ubique n’est pas une sphère se situant hors du réel, s’inscrivant dans le temps réel et sans rapport avec le virtuel tel que conceptualisé par Deleuze ?

Style / Forme

  • Faut-il partir d’un événement actuel pour en tirer directement, immédiatement, les données radicales du problème qu’on aura énoncé au préalable en une seule phrase ?
  • Les données radicales du problème ne permettent-elles pas très vite d’en reprendre l’énoncé comme une intuition qu’il reste à démontrer ?
  • Faut-il définir rapidement et brièvement chaque donnée du problème de manière à les conceptualiser ?
  • Faut-il dégager les rapports constitutifs au sein des concepts et entre eux ?
  • Faut-il montrer quels rapports limitent la puissance d’agir et de penser en interdisant tout autre rapport virtuel de s’actualiser ?
  • Faut-il souligner la nécessité de trouver des issues à un problème inextinguible, qui semble justement bloquer toute échappatoire ?
  • Faut-il puiser les exemples dans la culture populaire, les références philosophiques n’apparaissant que dans des énoncés sans besoin d’expliciter leurs sources ?
  • Faut-il terminer chaque partie par une question, qui serait reprise pour fonder la partie suivante ?

Tensions portées par l’ubique

  • Totalité d’une représentation mathématico-logique de la réalité vs incomplétude
  • Représentation de la réalité, projection sur un plan mathématico-logique vs immanence
  • Flux décodés et recodage (continu ?) vs codage et surcodage (discret ?)
  • Ontologie hylémorphique vs ontologie du virtuel, de l’événement, du devenir, de l’individuation
  • Assujettissement vs asservissement
  • Abstrait vs concret
  • Continu vs discret
  • Infini vs fini
  • Machine de Turing universelle vs machine de Turing
  • Réalité vs calculable
  • N’importe quel (calcul, donnée, etc.) vs déterminé, qualifié
  • Logiciel libre vs Open Source