Une ou deux semaines avant la fête nationale, des militants altermondialistes distribuaient des tracts, qu'on pouvait également télécharger sur Internet, avec pour mot d'ordre « Pas de José, pas de défilé : photocopiez ce document et brandissez-le lors du passage du “Chef” de l'État sur les Champs Élysée, lundi 14 juillet ! »

Le jour dit, je colle 2 tracts sur une branche « cueillie » la veille dans la forêt de Fontainebleau et je pars prendre le métro, ma pancarte à la main. Les stations des Champs étant bien entendu fermées, je tente de gagner le défilé par le pont des Invalides. Hélas en m'approchant, je découvre que le pont est « filtré » par une bonne dizaine de représentants de l'ordre qui imposent une fouille des sacs à toute personne voulant gagner la rive droite de la Seine. Tant pis je tente ma chance !

Et j'ai bien raison, puisque mon sac ne contenant aucun objet « contondant », le policier qui le fouille me laisse passer, ne remarquant même pas ma pancarte, que pourtant je ne cache pas… Dix mètres plus loin, il me rappelle : "hé ! j'avais pas vu ça, vous avez quoi à la main ?" Circonspect, il examine ma pancarte, prend un air embêté et me sermonne de rester discret. J’acquiesce, trop content de me retrouver en face d'un gardien de la paix plutôt pacifique, lui reprend la pancarte des mains, lorsque son chef intervient, costume sombre, taille impressionnante, visage carré derrière des lunettes noires : "Niet ! NIET ! Pas de ça !" Je rebrousse alors chemin, restant sourd aux appels des policiers, n'ayant pas envie de savoir pourquoi ils voudraient encore me retenir.

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