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Point d'étape sur l’ubique numérique

dans la catégorie Informatologie

Je comprends tellement que ce monde rêve d’un envers ! De quelque chose qui lui échapperait enfin, irrémédiablement, qui serait comme son anti-matière, le noir de sa lumière épuisante ! L’abracadata qui échapperait par magie à toutes les datas ! Je comprends que la fuite, […], la liberté pure, l’invisibilité qui surgirait au cœur du panoptique, soient les fantasmes les plus puissants que notre société carcélibérale puisse produire comme antidote pour nos imaginaires.

Alain DAMASIO, Les furtifs, Paris, Éditions La Volte, 2019, p. 298-299

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

Notre enquête en est arrivé à un point où, étant parvenu à distinguer ce qui dans l’ubique se conforme et accentue la logique capitaliste – et que nous avons appelé la face numérique de l’ubique –, nous pouvons désormais nous tourner vers l’autre face de l’ubique – si elle existe – susceptible au contraire de nous émanciper de la domination du capitalisme. Pour ce faire, il paraît utile de récapituler dans un premier temps les éléments essentiels composant la substantifique moelle de ce que nous avons nommé « numérique ». S’il s’agit de le combattre, mieux vaut en effet diriger de manière efficiente la lutte sur les points saillants et fondamentaux de l’ennemi, plutôt que s’égarer à partir à l’assaut de ce qu’il laisse ostensiblement à découvert mais qui n’est que leurre, que l’ennemi peut se permettre d’abandonner, car ne remettant nullement en cause sa nature profonde.

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L’ubique à l’ère du capitalisme cybernétique

dans la catégorie Informatologie

Les publicités des divers organismes de protection anti-psi, à la TV et dans les homéojournaux, ne cessaient de haranguer le public ces derniers temps. Défendez votre intimité, proclamaient-elles partout et à chaque moment. Est-ce qu’un étranger n’est pas à l’affût de vos pensées ? Êtes-vous vraiment seul ? Cela concernait les télépathes… mais il y avait aussi les nauséeuses causes de souci dues aux précognitifs. Vos actes sont-ils prédits par quelqu’un que vous n’avez jamais rencontré ? Quelqu’un que vous ne tiendriez pas à connaître ni à inviter chez vous ? Mettez fin à votre anxiété ; contactez le plus proche organisme de protection qui vous fera savoir si vous êtes ou non victime d’intrusions psychiques interdites et qui, sur vos instructions, les neutralisera – ceci pour un prix modéré.

Philip Kindred DICK, Ubik, 1969, traduction Alain DORÉMIEUX, Paris, Éditions Robert Laffont, 1970, p. 14-15

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

Nous vivons à l'ère du numérique. Le numérique a envahi l’intégralité de nos vies sociales, personnelles, professionnelles, privées, économiques, politiques, etc. Ce constat semble aujourd’hui largement partagé, au point de devenir indiscutable. Ce que notre enquête a montré, c’est qu’il n’est pas innocent que soit employé le vocable de « numérique » pour caractériser cet état de fait : c’est qu’il est intimement lié à la domination capitaliste. Rien d’étrange à cela car le même constat peut être sans conteste attribué au capitalisme : n’a-t-il pas indiscutablement envahi l’intégralité de nos vies sociales, personnelles, professionnelles, privées, économiques, politiques, etc. ? Ne vivons-nous pas à l’ère de l’apogée du capitalisme ? Ce qui relève moins d’une évidence, c’est que cette hégémonie conjointe du numérique et du capitalisme a pour fondements les principaux concepts cybernétiques, que la dernière étape de notre enquête a dépeints à gros traits.

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Ubique et cybernétique

dans la catégorie Informatologie

Le Guide du routard galactique définit le service commercial de la Compagnie cybernétique de Sirius comme “un ramassis de pauvre mecs stupides qui finiront par se retrouver les premiers contre le mur le jour de la révolution”, avec une note indiquant que la rédaction du Guide était intéressée par toute candidature pour reprendre le poste de spécialiste en robotique.

Douglas ADAMS, Le Guide du Routard Galactique, Traduit de l’anglais par Jean BONNEFOY, Paris, Éditions Denoël, 1979, 1982 pour la traduction française, p. 121

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

Nous sommes parvenus lors de la dernière étape de notre enquête à désigner par « numérique » le pôle capitaliste de l’ubique. Il est un autre terme, tombé de nos jours en désuétude, qui est cependant intimement lié à ce même pôle de l’ubique : celui de cybernétique. Or il n’est pas inconsidéré de trouver dans la pensée cybernétique, dont les fondements remontent à la seconde guerre mondiale et à la conversion durant la guerre froide de l’effort militaire en direction de l’efficience au service du capitalisme, déterminé à s’étendre à l’intégralité des activités – humaines ou non – sur l’ensemble de la planète – voire au-delà, les racines de ce qui fait désormais notre quotidien : l’ubiquité de l’ubique, tout du moins de sa face numérique. Il convient donc de nous plonger dans ce « moment cybernétique » et d’expliciter son importance fondamentale dans le développement de l’ubique numérique.

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Le pôle capitaliste de l’ubique

dans la catégorie Informatologie

Le fétichisme de l’information est la généralisation du fétichisme de la marchandise. C’est seulement par sa transcription en information que toute activité humaine apparaît comme sociale, et le devient effectivement, comme le travail ne devient social dans le capitalisme que lorsqu’il devient marchandise, et s’incarne dans une marchandise.

Thèses sur l’informatique, in Véloce, 01, janvier 2018, http://www.lisez-veloce.fr/veloce-01/theses-sur-linformatique/.

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

Nos investigations nous ont justement mené à distinguer au sein de l’ubique deux pôles opposés, l’un permettant potentiellement d’échapper à la domination capitaliste et l’autre s’y conformant, voire la renforçant. Nous allons dans le présent volet de notre enquête poursuivre cette dernière piste, celle du pôle capitaliste de l’ubique, tout en gardant bien à l'esprit que l’ubique ne se réduit pas à cette seule facette.

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Ubique et axiomatique du Capital

dans la catégorie Informatologie

Le capitalisme se forme quand le flux de richesse non qualifié rencontre le flux de travail non qualifié, et se conjugue avec lui. C’est ce que les conjonctions précédentes, encore qualitatives ou topiques, avaient toujours inhibé (les deux principaux inhibiteurs, c’étaient l’organisation féodale des campagnes et l’organisation corporative des villes). Autant dire que le capitalisme se forme avec une axiomatique générale des flux décodés

Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI, Mille plateaux : Capitalisme et schizophrénie 2, Paris, Les Éditions de Minuit, 1980, p. 565

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

Nos explorations, tant génétiques qu’archéologiques, ont confirmé la nature mathématique de l’ubique. Nous y avons notamment évoqué comment l’ubique s’avérait la technique idéale pour mettre en œuvre la méthode axiomatique, celle-ci consistant en un enchaînement mécanique de règles permettant de déduire tous les théorèmes d’une théorie mathématique à partir de propositions prises comme hypothèses et jamais démontrées – les axiomes. Or les travaux de Gilles Deleuze et Félix Guattari ont montré que l’on pouvait trouver une analogie entre l’axiomatique et le fonctionnement des sociétés modernes du capitalisme. Il est par conséquent intéressant de s’arrêter sur ce point qui nous permettra de dépasser le domaine des mathématiques pour aborder des considérations politiques.

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Archéologie de l'ubique

dans la catégorie Informatologie

[…] on avait là une définition possible de la révolution informatique, comme victoire, inattendue et totale, de l’intuitionnisme […]. Mieux, cette révolution informatique serait aussi une révolution […] dans la façon de faire et de penser les mathématiques, grâce à la mécanisation du calcul et à l’automatisation de la preuve, permises par l’usage intensif de machines indifférentes à la notion métamathématique de vrai et de faux : des machines intuitionnistes.

Aurélien BELLANGER, Le continent de la douceur, Paris, Gallimard, 2019, p. 137-138

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

Notre enquête nous a amenés à séquencer le patrimoine génétique de l’ubique en partant d’un article d’Alan Turing de 1936. Le principal résultat en a été de révéler la nature algorithmique des modèles mathématiques constituant les objets sur lesquels opère l’ubique. Dès lors, nous avons pu identifier que la caractéristique essentielle – génétique – de l’ubique était de pouvoir traiter n’importe quel problème dans la limite de ce qui est calculable – tout en remarquant que cette limite, dès l’origine de l’ubique, n’avait eu de cesse de tenter d’être repoussée, voire refoulée.

Toutefois cet article de Turing ne nous a pas encore livré tout ce que nous pouvons en tirer. Il nous faut à présent continuer de gratter sous l’écorce de cet article afin de dégager les différentes strates sur lesquels il s’établit, dans une démarche qui peut ainsi être qualifiée d’archéologique.

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Génétique de l'ubique

dans la catégorie Informatologie

Un ordinateur bavardait tout seul, mis en alerte par une porte de sas qui s’était ouverte et refermée sans raison apparente. En fait, c’était parce que la Raison s’était mise à débloquer. Un trou venait d’apparaître dans la Galaxie. Pour être précis, durant un millième de seconde, un trou large d’un millième de millimètre et long d’un bon paquet de millions d’années-lumière d’une extrémité à l’autre. […] Le millième de seconde durant lequel exista le trou, ricocha d’une manière des plus improbables, d’un bout à l’autre de l’échelle du temps. Quelque part dans le tréfonds du passé, il traumatisa sérieusement un petit groupe d’atomes quelconques à la dérive dans le vide stérile de l’espace et les fit se réunir selon les structures les plus extraordinairement improbables, lesquelles structures ne tardèrent pas à apprendre à se copier toutes seules (c’était en partie là ce qui les rendait aussi extraordinaires) avant de s’avérer la cause de troubles considérables sur toutes les planètes où elles devaient échouer. C’est ainsi que commença la vie dans l’univers. […] L’univers réel disparut en se cabrant horriblement derrière eux. Diverses imitations de celui-ci passèrent en voltigeant silencieusement, agiles comme des cabris. Une explosion de lumière primordiale éclaboussa l’espace-temps comme gouttelettes de lait caillé. Le temps s’épanouit. La matière se contracta. Le plus grand des nombres premiers se recroquevilla tranquillement dans un coin et se laissa définitivement oublier. […] L’univers tressauta, se figea, frémit puis se répandit dans plusieurs directions fort inattendues.

Douglas ADAMS, Le Guide du Routard Galactique, Traduit de l’anglais par Jean BONNEFOY, Paris, Éditions Denoël, 1979, 1982 pour la traduction française, p. 104-106

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

L’ubique procède d’une modélisation par abstraction du réel et, inversement, d’une restitution au réel des manipulations effectuées sur ce modèle. C'est la nature phénoménologique de l’ubique que notre enquête a déjà pu dégager. Il faut désormais se poser la question de l’essence de cette abstraction, du domaine qui tout à la fois constitue cette opération et ce sur quoi elle opère. C’est donc la génétique de l’ubique que notre enquête doit désormais aborder.

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Phénoménologie de l'ubique

dans la catégorie Informatologie

“Je ne parle pas d’autre chose que de l’ordinateur qui doit me succéder”, déclama Pensées Profondes en retrouvant son ton oratoire coutumier. “Un ordinateur dont je ne saurais encore calculer les simples paramètres de fonctionnement – mais que je concevrai néanmoins pour vous. Un ordinateur susceptible de calculer la Question à l’Ultime Réponse. Un ordinateur d’une si infiniment subtile complexité que la vie organique elle-même fera partie intégrante de ses unités de calcul. Et vous-mêmes prendrez forme nouvelle et pénétrerez dans l’ordinateur pour naviguer au long des dix millions d’années de son programme ! Oui ! Et je concevrai cet ordinateur pour vous. Et le nommerai également pour vous. Et on l’appellera… La Terre.”

Douglas ADAMS, Le Guide du Routard Galactique, Traduit de l’anglais par Jean BONNEFOY, Paris, Éditions Denoël, 1979, 1982 pour la traduction française, p. 230

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

De manière évidente, bien qu’impensée par la plupart de celles et ceux qui en sont pourtant quotidiennement utilisatrices et utilisateurs et même de celles et ceux qui en sont au quotidien les architectes, l’ubique repose sur une modélisation de la réalité. Autrement dit, l’ubique se manifeste avant tout par une opération d’abstraction.

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Ubique : une enquête

dans la catégorie Informatologie

Je suis Ubik.
Avant que l’univers soit, je suis.
J’ai fait les soleils.
J’ai fait les mondes.
J’ai créé les êtres vivants et les lieux qu’ils habitent ;
Je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n’est jamais prononcé,
Le nom qui n’est connu de personne.
Je suis appelé Ubik, mais ce n’est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours.

Philip Kindred DICK, Ubik, 1969, traduction Alain DORÉMIEUX, Paris, Éditions Robert Laffont, 1970, p. 284,

On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».

L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

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À Philippe Aigrain

dans la catégorie Au comptoir

No Software Patent T-Shirt, juil. 2005

Le 6 juillet 2005, Philippe m'a tenu dans ses bras et embrassé sur la joue.

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Révolution dolphine

dans la catégorie Poésies

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Hyper sonnet du trou du cul

dans la catégorie Poésies

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Arrêté n°2020-00666 portant destitution du préfet Lallement

dans la catégorie Insurrection

Ex-préfet Didier Lallement, mai 2020

LES HABITANTES ET HABITANTS,

Vu le décret n° 2020-548 du 11 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ;

Vu l'arrêté préfectoral n°2020-00383 portant interdiction de la consommation de boissons alcooliques de 12h00 à 07h00, sur toutes les voies des canaux parisiens et sur toutes celles des berges de la Seine ;

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StopCovid : cybernétique, éthique et colégram

dans la catégorie Informatologie

Am Stram Gram - Eddie Barclay et son grand orchestre

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, les articles, prises de position et analyses quant aux outils numériques de traçage – potentiels ou déjà mis en œuvre de par le monde – sont nombreux, tant qu’il ne semble même plus y avoir besoin de rappeler en quoi consistent ces dispositifs.

Vraiment ? Il y a certes une très grande disparité entre les simples opinions – positives ou négatives –, les expertises scientifiques – quel que soit le domaine considéré dans la division des « Sciences » – et les tribunes – argumentées plus ou moins rigoureusement. On peut schématiquement classer tous ces textes en trois catégories, selon qu’ils appellent au rejet, à l’acceptation ou à la méfiance vis-à-vis de ce qui en France a été baptisé StopCovid et qui se décline dans différentes variantes selon les latitudes.

Cependant, rares – pour ne pas dire inexistants — sont les propos qui en définitive ne se réduisent pas à ce qu’on peut qualifier de jugement moral, au sens large. C’est-à-dire qu’il s’agit presque toujours de se référer à des valeurs permettant à chacun, dans la souveraineté de son libre arbitre, de trancher si ces solutions numériques de traçage sont à considérer comme comme bonnes ou mauvaises, selon qu’elles respectent ou non lesdites valeurs, assorties éventuellement d’exigences permettant de s’y conformer.

Tout autre est la mise en pratique d’une réflexion basée sur l’Éthique, telle qu’elle a été exposée par la philosophie de Spinoza. Pour le dire succinctement, elle consiste à tenter de connaître le mieux possible les choses en ce qu’elles sont, de façon à pouvoir sélectionner les manières d’interagir avec elles permettant d’accroître sa propre puissance d’agir et de penser. Il n’est plus question de juger, mais de sélectionner. Et ceci, non en fonction de valeurs en surplomb, mais par une connaissance adéquate de l’essence des choses, c’est-à-dire des rapports qui constituent celles-ci.

On ne trouvera évidemment pas dans une philosophie du XVIIe siècle d’indications sur une application numérique pour smartphone susceptible d’être mise en œuvre pour limiter la propagation d’un virus inconnu. Mais suivre la démarche éthique spinozienne offre une perception du problème éclairante. En mettant en lumière son essence, nous pourrons en déduire directement les effets. Nous retrouverons ainsi de nombreux points déjà soulevés par les analyses morales et nous serons à même de sélectionner ceux que nous pouvons éthiquement reprendre à notre compte et écarter les autres. Surtout, nous pourrons clairement dégager la nature profonde de ces dispositifs numériques et voir si elle entraîne un accroissement ou une diminution de notre puissance – pour le dire autrement : StopCovid et ses semblables sont-ils un remède fortifiant ou un poison ?

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Un système de retraite cybernétique

dans la catégorie Insurrection

Gerd Altmann, Pixabay

Suite à des discussions avec des collègues sur les raisons et la manière dont nous pourrions nous opposer au projet de loi sur la retraite universelle, je me suis attelé à un exercice que je voulais absolument éviter – j’expliquerai en détail pourquoi – : l’analyse des projets de textes législatifs rendus publics vendredi 10 janvier.

Je vais tenter de vous restituer ce que je tire de cette analyse. Désolé, ça risque d’être long, très long ! Mais dans ce contexte de grèves, le temps semble tellement distordu qu’on peut bien s’autoriser à en prendre autant que nécessaire pour comprendre vraiment les tenants et aboutissants qui peuvent justement fonder cette distorsion.

Il s’agit en effet de répondre à la question des raisons qui peuvent pousser à s’opposer à ce projet sur la retraite universelle. Au-delà des positions exprimées par les opposants, des déclarations du gouvernement, des discussions de comptoir des commentateurs médiatiques et des éclairs de lucidité entendus au comptoir, ce projet constitue-t-il bien une régression en terme de qualité de vie ? Pour quelques malchanceux seulement ? Ou pour toute la population française, y compris et surtout pour les générations à venir ? Et si oui, comment cela se traduit-il ?

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Passion triste

dans la catégorie Poésies

Ce qui vous hurle à la figure
Jaillie du poing vif d’un boxeur
À peine franchie l'embrasure
C’est cette irrespirable odeur

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L'été 2016 - hiver 2018

dans la catégorie Poésies

Je reviens de dans dix mille ans
De là où vivent les poètes
Lorsqu'ils s'affranchissent du temps
Pour embrasser la vie complète

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De l’intimité, de l’informatique et de la merde à se tromper de concepts

dans la catégorie Au comptoir

Pavel Vašíček, Sen o intimitě, 2017« Vie privée », « numérique », ces termes ont envahi peu à peu les discussions dès que l'on évoque quoi que ce soit pour peu que cela touche de près ou de loin à l'utilisation d'Internet. Jusqu’à devenir aujourd'hui incontournables au fur et à mesure que nos pratiques, qu’elles soient sociales, amicales, amoureuses, professionnelles, administratives, économiques, révolutionnaires, etc., s'appuient sur les réseaux informatiques.

Cela fait des mois – qui se sont depuis accumulés en années – que je ressens le besoin d'écrire au sujet de ces deux expressions afin de clarifier le profond malaise qui me submerge dès que je les entends ou les lis. Réticent à donner une simple opinion sans étudier ces sujets en profondeur, afin d'en offrir une critique qui puisse se prétendre radicale, je me suis jusqu'ici retenu de publier le moindre billet – qui n'aurait su être qualifié autrement que « d’humeur ». Je préférais jusqu’à maintenant réagir lapidairement en interpellant les amis fautifs d'employer sans retenue ces vocables. Intuitivement, je ressentais qu’ils étaient trompeurs – défigurant les concepts qu’ils sont censés représenter – et, pour tout dire, réactionnaires et donc contre-productifs dans une optique révolutionnaire. Il aurait fallu bien des lectures et des recherches pour déconstruire, un tant soit peu sérieusement, ce que la « vie privée » et le « numérique » ont de si fallacieux.

L’occasion m’est cependant donnée d’aborder ces deux thèmes – sans toutefois y travailler autant que cela le mériterait – avec la tenue récente d’un atelier de sensibilisation à la protection de nos intimités, organiques et numériques. Ma réaction à l’annonce de cet atelier a en effet été emplie d’affects mêlés, tant de satisfaction que de déception. N’ayant pu m’y rendre, je vais essayer ici d'explorer a minima cette réaction affective afin de dégager – à défaut d’une base théorique solide – quelques pistes de réflexion suffisantes à une critique d’une part de la « vie privée » et du « numérique » d'autre part.

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Maintenant, des armes

dans la catégorie Ressources

Des armes au secret des jours
Sous l'herbe dans le ciel et puis dans l'écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poíêsis dans les discours

On passe totalement à côté de ce texte de Léo Ferré si l’on ne comprend pas que les armes y figurent une métaphore des mots. Comme on en manquera encore l’essentiel en ne considérant cette métaphore uniquement en tant que symbole. Car toute sa puissance est enveloppée dans l’Allégorie – au sens qu’en donne Walter Benjamin – qu’elle exprime. Dans cette chanson, il est autant question d’armes que de mots, les deux termes s‘affectant l’un l’autre, dans le lien qui les tient ensemble.

De même, Maintenant, publié par le Comité invisible le 21 avril 2017 aux éditions La Fabrique, ne peut être pleinement saisi, sans y apposer le sous-titre suggéré par un recueil d’écrits d’Auguste Blanqui, paru dans la même maison d’édition, intitulé Maintenant, il faut des armes. Il n’est d’ailleurs pas innocent que ces textes de Blanqui aient été introduits par une préface adressée À un ami, signée par « quelques agents du Parti imaginaire » – Parti imaginaire dont « l’organe conscient », Tiqqun, est de notoriété publique la forme précédemment prise par le Comité invisible, qui plus tard livrera À nos amis.

Car il n’est question dans Maintenant que de forger des armes à même de réaliser « L’insurrection qui vient », d’actualiser l’éthique révolutionnaire qui est au cœur de la pensée livrée par le Comité invisible au fil de ses écrits. La nécessité de se procurer des armes n’a jamais été aussi actuelle que maintenant. Et c’est de cette nécessité que découle Maintenant et dont se préoccupent ceux qui, refusant de se présenter comme « auteurs » – les mots leur venant davantage qu’ils ne leur appartiennent –, peuvent être appelés avec Ferré : poètes de services à la gachette.

Reste à voir comment…

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Je suis de ceux

dans la catégorie Poésies

Je suis de ceux pour qui le mot « révolution »
A ces accents mêlés de cheveux en chignon
Aigus dans la douleur aussi brefs qu'étincelles
Graves dans la langueur du Vrai qui se révèle

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